Génocide contre les Tutsis
Nous savons depuis très longtemps que la France à elle seule aurait pu arrêter le génocide contre les Tutsis au Rwanda simplement en exprimant clairement et fermement à ses alliés locaux sa désapprobation par rapport aux massacres généralisés des Tutsis, très loin des zones de combats entre les rebelles et les gouvernementaux.
On donne souvent l’exemple de l’Hôtel des Mille Collines qui n’a pas été pris d’assaut par les miliciens de l’ancien parti unique MRND et des autres radicaux de l’armée rwandaise parce que la France avait donné une instruction à cette fin. Paul Rusesabagina n’a pas payé pour que les 1260 réfugiés des Mille Collines soient épargnés (un haut fonctionnaire bien identifié aurait simplement donné un coup de fil).
La France aurait pu plus efficacement arrêter le génocide contre les Tutsis que les troupes des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais qui y sont parvenues après plusieurs semaines de combat.
L’armée française n’aurait pas dû se battre contre ses alliés : en fin juin 1994, lorsqu’elle a finalement intervenu dans le sud-ouest du Rwanda – la Zone humanitaire sûre ou Zone turquoise – les massacres se sont arrêtés. Sans combat.
La France via son président admet l’évidence, aujourd’hui.
Les rebelles du FPR se sont opposés à un renforcement des forces des Nations-Unies et/ou ont refusé une intervention de forces multinationales en avril 94 pour arrêter le génocide en cours ? C’est un fait documenté mais ça n’aurait pas empêché l’auto-proclamée « Patrie des Droits de l’Homme » d’encourager fortement ses alliés à ne pas profiter du chaos de la guerre pour perpétrer un génocide contre les Tutsis. C’était très probablement une erreur d’appréciation de la part des rebelles plutôt qu’une volonté délibérée de permettre que le génocide soit perpétré.
Voilà pour le Rwanda.
Pour l’ancien Zaïre… les millions de morts évoqués régulièrement comprennent des réfugiés rwandais, des Hutus congolais, des Hutus burundais, les tutsis conogolais, des Hemas, des Lendus, des Nandes, des Bembes, des Bashis, des habitants de Kisangani et des ressortissants de beaucoup d’autres d’ethnies de ce pays de sorte qu’évoquer un génocide congolais, c’est comme parler de génocide rwandais ou génocide européen (pour la Shoah !).
Qui a été tué, par qui, pour quoi, quand et où. Et de quelle période parlons-nous ?
En estimant que 1000 personnes étaient tuées par jour, International Rescue Committee est parvenu au chiffre de deux à trois millions de morts en quelques années et aujourd’hui, après près de 30 ans, on approcherait les dix millions !
Un chiffre très utile pour minimiser le génocide contre les Tutsis au Rwanda. 10 – 1 !
Ça devient un détail !
Plus c’est gros, plus ça passe !
Toutes les morts sont graves mais un enfant tué après un viol, ce n’est pas la même chose que la mort de son bourreau, tué par une balle perdue ou exécuté après un procès sommaire ou pas.
Le Mapping Report ou Rapport Mapping est une cartographie des crimes commis en ex République du Zaïre/RD Congo sur une période bien précise et dans le quel sont mentionnés les lieux des massacres, les victimes et les auteurs de ces crimes. Il y a parmi ceux-ci et ceux-là des Rwandais mais aussi des ex-Zaïrois/RD Congolais des armées gouvernementales et des membres des milices qui pullulent dans la zone en question. C’est un rapport d’expert pas un ensemble de décisions de justice obtenues après confrontations des toutes les données pertinente disponibles.
On sait qui a fait quoi, quand et où et qui n’a rien fait alors qu’il le pouvait.
PM
https://www.newtimes.co.rw/article/48201/National/experts-declare-un-mapping-report-illegitimate-and-flawed
https://www.facebook.com/share/p/ZZhSyAHA3s77Eqyu/?mibextid=oFDknk